En relisant l’acte de mariage de mon A.A. grand-père, une phrase m’interpelle « engagé volontaire ». C’est la première fois que je trouve ce qualificatif et je ne sais pas à quoi cela correspond.
Je vais à la recherche d’une réponse et de fil en aiguille, je déroule la vie de mon aïeul.
CREAUX Laurent Émile né le 23 janvier 1856 à Pomponne. Village situé en bord de Marne comptant 356 habitants. Il est le fils de Louis Laurent, 44 ans, charron et de PUCELLE Marguerite Françoise Louise, 41 ans.
Je savais qu’il avait un frère, Gabriel Laurent, né le 26 mai 1834 à Lagny-sur-Marne.
Avec 22 ans d’écart entre eux deux, je me dis qu’il y a peut être d’autres enfants dans le foyer.
En consultant le recensement de Pomponne de 1856, je découvre qu’il y a également deux filles. Louise Adèle, 16 ans, née le 17 mai 1840 à Pomponne et Célestine Laurence, 14 ans, née le 21 mai 1842 à Thorigny-sur-Marne. L’ainé ne vit plus avec ses parents.
C’est toujours Louis Napoléon Bonaparte qui dirige la France lors du décès de son père Louis Laurent le 14 mars 1867. Laurent Émile est âgé de 11 ans et le Second Empire commence à vaciller.
La défaite de la guerre Franco-allemande voit la fin du règne de Louis Napoléon Bonaparte et le début de la 3ème République.
Il a 17 ans lorsque sa mère, Marguerite Françoise Louise PUCELLE, décède le 26 aout 1873. Il doit se sentir un peu perdu et décide à ses 18 ans de se présenter à conscription mais il est dispensé aussi il va s’inscrire le 16 février 1874 à la mairie de Melun comme engagé volontaire pour 5 ans au 8ème régiment de Hussards.
A la suite de la défaite de la guerre de 1870 l’armée se réorganise. Le 27 juillet 1872 est voté la loi sur le recrutement (loi de 5 ans). La France adopte le système du service militaire obligatoire et personnel. Cela entraine la suppression du remplacement et conduit au système de l'engagement volontaire. L'engagement était généralement de 5 ans mais certains signaient aussi pour 3 ou pour 4 ans. |
Pas trouvé grand-chose sur le 8ème régiment de Hussards.
Entre mars 1875 et octobre 1877, le régiment est envoyé en Algérie dans les régions d’Orléansville, Theniet El Had et Miliana. Il retourne en France en octobre 1877 et prend garnison à Lyon.
Laurent Émile a t’il participé à cette campagne ?
Il est envoyé en congé le 18 septembre 1878 en attendant son passage dans la réserve et reçoit un certificat de bonne conduite.
Le 20 mars 1879, il épouse à Villiers-sur-Marne DEVINANTE Marie-Antoinette Jeanne. Laurent Émile est boulanger et demeure à Pomponne. Il est dit engagé volontaire et le conseiller municipal a vérifié son passage dans l’armée active. Les témoins sont DUBARLE Isidore, oncle par alliance de l'époux côté paternel et PUCELLE Aimé, ébéniste, oncle maternel de l'époux. Il y a également CREAUX Gabriel Laurent, dit beau-père de l'épouse mais c’est aussi le frère de Laurent Émile. Son frère ainé a épousé, deux ans avant, la mère de la mariée (un post futur à venir) et FAUCHON Hippolyte, oncle par alliance de l'épouse.
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En janvier 1879, suite à la démission du président Mac-Mahon. Jules Grévy est élu président de la République. Le 14 février: la Marseillaise devient l'hymne national et 16 novembre Laurent Émile commence sa carrière de gardien de la paix. Il est âgé de 23 ans.
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C’est en 1870 que le corps des gardiens de la paix a été créé, il remplace les sergents de ville qui existait depuis 1829. La police municipale parisienne deviendra nationale en 1967. |
J’ai fait une demande aux archives de la préfecture de police pour obtenir quelques renseignements sur sa période en tant que gardien de la paix. Malheureusement le dossier administratif de mon arrière-arrière grand-père n’a pas été conservé.
Le 5 janvier 1880 à Paris, voit la naissance de CREAUX Louise Marie, sa fille. Il est gardien de la paix et est âgé de 24 ans. Son épouse est couturière et est âgée de 20 ans.
Et c'est cette année, que le 14 juillet est adopté comme jour de la fête nationale et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » est affichée au fronton des édifices publics.
En cherchant sur RetroNews, j’ai trouvé cet article du journal l’Étoile Française du 1 mars 1881 mentionnant son nom pour une récompense pour preuve de dévouement. Il a abattu des chiens hydrophobes avec un collègue du 8ème arrondissement.
Quel pouvait être le danger de ces chiens ayant peur de l’eau ?
Pourquoi les abattre ?
Il décèdera le 4 avril 1898, il a 42 ans et est toujours gardien de la paix.
La déclaration est faite par Créaux Gabriel, menuisier, son frère et par Peltier Charles, gardien de la paix.
Sa vie d’adulte a été essentiellement dans la capitale. Alors certes, je n’ai pas 7 générations de sang parisien mais ma branche commence grâce à lui.
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