12 mois / 12 ancêtres, je vais extraire de notre arbre 1 ascendant dont le mois de naissance correspondra au mois de l’année.
Novembre, nous partons en Poitou-Charentes dans la Vienne pour la naissance de François Martin, né de père inconnu (sosa 88 des enfants).
François Martin, né le 11 novembre 1818 à Saint-Maurice-la-Clouère. Village de la Vienne, arrosée par la Clouère, situé à 30 km au Nord-est de Civray et limitrophe de Gencay. Il y avait 760 habitants en 1821.
Sa naissance a été déclarée en mairie par Pierre Marsais de Gençay, Jean Rivaud maréchal de cette commune et assistés de Thérèse Bordage sage-femme. Il est le fils de Suzanne Thomas et de père inconnu. Ils lui ont donné le nom de François MARTIN. Les témoins et la sage-femme ont déclaré ne savoir signer.
A la suite de la découverte de cet acte je me suis demandé : Pourquoi François se nomme-t-il MARTIN si le père n'est pas connu ?
L’entourage de sa mère Suzanne qui a accouché vers 16 ans (elle dit avoir 40 ans lors du mariage de François en 1842) a voulu "étouffer" l'affaire et refuser qu’il porte le nom de THOMAS.
Qui sont ces Thomas ? Pour le moment je n’ai pas trouvé d’acte pour remonter cette branche THOMAS. Je n’arrive pas savoir où est née Suzanne ?
Mon cousin MARTIN Xavier m’a proposé une solution : Le 11 novembre est le jour de la Saint Martin donc il est possible qu'on lui a donné le nom du Saint correspondant à la date, au jour de sa naissance.
Météo et dictons A la Saint-Martin (11 novembre) L’hiver est en chemin Manchons aux bras et gants aux mains. |
Je ne sais pas quel a pu être son enfance et si sa mère a réussi à s’occuper de lui.
Je retrouve sa trace en 1838 à Gençay pour ses 20 ans sur la liste de tirage des jeunes gens de sa classe. Martin François dit Duperron est terrassier et fait constater que sa cuisse droite a été cassée. Le conseil de révision lors de sa séance du 9 novembre 1839, constate que sa blessure ne présente pas d’infirmité et difformité et le maintienne dans le contingent. Le service à cette époque est de 7 ans depuis la loi Jourdan de 1832. François sera soldat jusqu’en 1845.
Il n’a pas fait toute sa période car il se marie le 22 août 1842 à Gençay avec Jeanne Brugier. Il se dit journalier et ancien militaire et demeure à Gençay. Sa mère Suzanne Thomas, 40 ans, demeurant également à Gençay est présente et consentante. Son épouse Jeanne, fille majeure et légitime de Louis Brugier, sabotier et de Françoise Mesrine, présents et consentants. Ils demeurent à Civray. Les témoins sont Thouvenez dit dauphin et Jacques Filloz, journalier. Tous les deux de Gençay et amis du futur. Pierre Jean, journalier et François Guillon, charpentier. Tous les deux de Gençay et amis de la future. Ils ont tous déclaré ne savoir signer.
Ils partent s’installer à Civray, rue du Temple, et le 1 avril 1843 voit la naissance de Marie Martin. François est journalier et Anne sans profession. Les témoins sont Antoine Deschaume, cabaretier et Louis Cautrot, charpentier, demeurant tous les deux à Civray.
5 ans plus tard, toujours à Civray, naissance de mon aïeul Elie Martin le 23 juin 1848. Rien n’a changé sur les emplois de François et Anne. Les témoins de cette naissance sont Louis Cotereau, pour une seconde fois et Jean Artou, journalier, demeurant tous les deux à Civray.
Le 30 mars 1850, naissance de leur seconde fille Marie Jeanne Martin. Louis Brugier, sabotier, son grand-père maternel sera témoin ainsi que André Gourgeau, concierge du palais de justice.
J’ai consulté le recensement de 1851 de Civray et la vie de la famille Martin ne devait pas être des plus faciles. Ils habitent rue du temple et voici le relevé de l’agent recenseur : Martin François, enfant naturel, journalier indigent, 35 ans Brugier Jeanne, sa femme, journalière indigente, 35 ans Martin Marie Anne, leur fille vivant de la charité publique, 8 ans Martin Léon, leur fils, indigent, 3 ans – il s’appelle Elie Martin Alexandrine, leur fille cadette, indigente, 1 ans – elle s’appelle Marie Jeanne
Ils habitent toujours rue du temple à Civray sur le recensement de 1856. Mais François n’est pas présent car soigné à l’hôpital de Poitiers. Jeanne est en compagnie de sa mère surement là pour l’aider à s’occuper des enfants. Brugier Jeanne femme Martin, journalière, 33 ans Martin François, son mari à l’hôpital de Poitiers Martin Jeanne, leur fille 12 ans – elle s’appelle Marie Martin Elie, leur fils, 7 ans Martin Véronique, leur fille, 6 ans – elle s’appelle Marie Jeanne. En 1851, elle était inscrite sous le prénom Alexandrine Mesrine femme Brugier, sa mère, 71 ans
Il ne rentrera pas chez lui et décèdera le 7 juillet 1856 à l’hôpital général de Poitiers à l'âge de 37 ans. La déclaration est faite par René Hulin et Cyprien Bonaventure, servants de l’hôpital général de cette ville.
La vie de François n’a pas l’air d’avoir été simple une naissance sans père connu, une existence difficile et une mort à 37 ans à l’hôpital. Son épouse, Jeanne BRUGIER décèdera 8 ans plus tard, le 30 novembre 1864 à Poitiers, à l'âge de 45 ans. Jeanne l’ainée de la fratrie a 20 ans et s’occupera peut être de son frère Elie, 15 ans et sa sœur Marie Jeanne, 14 ans.
Je vais essayer de remonter la branche Suzanne THOMAS, mère de François MARTIN. J’ai peu de renseignement pour le moment mais son surnom « Duperron » donné par François lors du tirage au sort ouvre peut être une piste. J’ai relevé un mariage DUPERRON / THOMAS à Saint-Maurice-la-Clouère en 1825… à suivre
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