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MARTIN Élie Léon 1876-1929

Petites histoires de la famille. Certains de nos ancêtres nous tiennent plus à cœur, car ils nous ont laissé des traces. Grâce à des documents retrouvés au fond d'un tiroir, nous pouvons suivre leur vie et essayer d’en savoir plus afin de mieux comprendre leur existence.


Après l’histoire de BOURBON Pierre parti faire « l’expédition de Chine », voici celle de son gendre Élie Léon. Mon arrière grand-père, soldat de la territoriale dite « les pépères » de 14/18.

Elie Léon est né le 3 décembre 1876 à Poitiers (Vienne). Il est le fils d’Elie MARTIN, papetier et de Marie Caroline Herminie MASSETTE.


acte naissance Martin Elie Léon
AD86 N1876 9E229/376 page 224/263 N°793

Il demeure au lieu dit Ventuzeau sur la commune de Roullet (Charente) lors de son mariage à La Couronne (Charente) le 22 novembre 1902 avec Esther Angèle BOURBON (mon arrière grand-mère). Elie à 25 ans et sans profession et Esther est âgée de 17 ans et exerce le métier de couturière.

acte mariage Martin et Bourbon
AD16 La Couronne 1900-1902 3E120/22 page 169 et 170/205

Code civil de 1804 : la nubilité est à 15 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons, la majorité matrimoniale à 21 ans pour filles et 25 ans pour les garçons !Il faudra attendre la loi du 21 juin 1907 (103 ans) pour que la majorité matrimoniale soit également fixée à 21 ans pour les garçons.

Pourquoi Esther se marie t’elle si jeune ? Son père Pierre BOURBON est décédé et sa mère Marie FOUGERAT âgée de 60 ans est présente et consentante à ce mariage.


Ils s’installent au Girard à Roullet et le 16 juillet 1904, Élie va déclarer la naissance de sa première fille Clairemonde. Il est ouvrier mégissier et Esther n’a pas encore 19 ans lors de cette grossesse.

​Mégissier : Ouvrier qui transforme les peaux en cuir fin et souple par tannage, pour la ganterie et la chaussure.

Juste après les fêtes de noël, Élie va déclarer la naissance de sa seconde fille, Irène, née le 23 décembre 1906. Il est maintenant tréfileur, Esther a 21 ans et exerce toujours le métier de couturière. Il y a 2 ans et 5 mois de différence entre Clairemonde et Irène.

Tréfileur : Fabricant de fil de fer Le tréfilage consiste à tirer un fil à travers une ou plusieurs filières en carbure ou en diamant pour réduire sa section et l'allonger. Après chaque filière, le fil est enroulé autour d'un cabestan motorisé qui applique au fil la force nécessaire à sa traction à travers la filière.

Les naissances s’enchaînent. Le 8 juin 1908, Élie retourne à la mairie pour déclarer sa troisième fille, Lucienne. Il n’y a moins d’un an et demi d’écart avec Irène. Ils sont toujours, avec Esther, domiciliés au Girard mais se déclarent comme cultivateur et cultivatrice. A 22 ans, Esther aura donné naissance à ses trois filles en moins de 4 ans. Je ne connaissais pas ce début de vie chargé de mon arrière grand-mère.


Lors du recensement de 1911, Élie et Esther habitent toujours « Les Girard » N°5 à Roullet en compagnie de leurs trois filles et de FOUGERAT Marie, belle-mère d’Élie.

AD16 recensement Roullet – St Estephe 1911 6M275 page 19/48


Le 7 avril 1914, naissance de leur quatrième fille, Rolande, ma grand-mère. Élie, 37 ans, cultivateur. Il la déclare en mairie et part rejoindre son corps d’armée le 94°RI à Angoulême.



Pourquoi part-il si tôt rejoindre son corps d’armée alors qu’il vient juste d’être père de ma grand-mère et laisse Esther avec ses quatre filles ?



Le 1 aout 1914, l’ordre de mobilisation générale est déclaré.


Il part aux armés le 11 août 1914 au 94° Régiment Infanterie Territorial.

AD79-86 Poitiers 1896 9R2/99-1 page 1190 et 1191/1197


Mobilisé à Angoulême, le 94e régiment territorial s'embarqua le 11 août 1914, à destination des environs de Paris. A son départ, le lieutenant-colonel de VAUX, son premier chef de corps demandait à ses hommes d'observer l'esprit de devoir, la discipline, et de se montrer, en toutes circonstances, les dignes enfants des mobiles de la Charente.

Le Régiment débarque à Sury et est employé de suite à la défense du camp retranché de Paris, au moment de l'avance allemande ; sa mission est d'organiser et de tenir la ligne Poissy – Villepreux ; il occupe les ouvrages du Trou-d'Enfer, de Noisy-le-Roi, de Marly-le-Roi, des Arches.


Transporté en chemin de fer à Cherbourg, il s'y embarqua le 11 octobre à destination de Dunkerque.


C'est dans ce secteur légendaire de l'Yser que le 94e reçut le baptême du feu. Dirigé sur Ypres aussitôt son débarquement, il fut successivement en position vers Poperinghe, Oost-Capelle, le canal de Loos, celui de l'Yser, près de St-Jacques-Cappelle, le pont de Knoke, Nieucapelle.

Élie Léon est le dernier à droite, debout

1915

Du 24 février au 8 avril, 93e et 94e territoriaux alternent entre eux pour la tenue du secteur de Stenstraast, entre la Maison du Passeur et le Bois Triangulaire.


Le 20 avril, il cesse de faire partie de l'armée de Belgique et est embarqué en chemin de fer pour la Champagne où il doit passer de longs mois.


1916

Au commencement de décembre 1916, la 89e division territoriale est relevée sur les rives de l'Aisne par des unités de cavalerie, et va cantonner dans la région de Château-Thierry.


Il était déjà question de l'offensive qui devait avoir lieu au printemps 1917 ; de grands travaux d'équipement du terrain étaient projetés. Le 94e qui devait en prendre sa part, fut dirigé, le 20 décembre, en arrière de la ligne Craonne - Berry-au-Bac. Réparti sur un front de 30 kilomètres, il eut d'abord à travailler à l'établissement d'une voie de 0.60, déplaçant ses cantonnements au fur et à mesure de l'avancement du travail.


1917

L'heure de l'offensive approche. Tout le front est équipé, chacun gagne sa place de combat : c'est un secteur de charnière, entre les fronts d'attaque des Ve et IVe Armées qui est attribué au 94 R. I. T. Son centre de gravité est à Ludes, à 10 kilomètres au sud-est de Reims. Le front de la 89 D. T. s'étend des Marquises à la Pompelle. Le 94e en occupe par deux bataillons la partie droite, sous secteur de Prunay. Mission : tenir énergiquement ; le cas échéant, prendre part à l'offensive dans la direction de Beine. Le Régiment est en place le 11 avril.


Le 12 juin la 89e D. T. est dissoute. Un ordre du général BAQUET qui la commandait exprime d'une façon vibrante ses éloges et ses regrets. Le 94e R. I. T. est mis à la disposition du 15 C. A., à ce moment dans la région de Verdun. Il passera successivement aux 16e, 7e, 32e C. A. pour ne pas quitter la région de Verdun, où les besoins de travailleurs sont si pressants.


20 juin 1917, il passe au 47° Régiment d’Infanterie puis le 1 décembre 1917 au 9° Régiment d’Infanterie Territoriale.


1918

11 février 1918, il rejoint le 27° Régiment d’Artillerie pour cette dernière année de guerre.


1919

Il aura effectué la Campagne contre l’Allemagne du 7 aout 1914 au 8 janvier 1919 et en est revenu vivant.


Le 9 janvier 1919 il est envoyé en congé illimité de démobilisation à Roullet par le 21° Régiment Infanterie.

Classé dans l’affectation spéciale de la compagnie des chemins de fer économiques des Charentes, 10ème section de chemin de fer de campagne, subdivision complémentaire comme poseur à Roullet du 19 novembre 1919


au 27 avril 1925.


Lors du recensement de 1921, il habite au Bourg de Roullet en compagnie d’Esther, de BOURBON Marie (sa belle mère), de ses filles Clairemonde devenue GRUGEON et son gendre Léon GRUGEON, Irène, Lucienne et Rolande. Élie est dit chef d’équipe à la compagnie des Chemins de fer économique des Charentes et Esther est dite « Chef de gare ».

AD16 recensement Roullet – St Estephe 1921 6 M 288 page 6/40


En 1926, il déclare la naissance de son fils Serge MARTIN et habite toujours au bourg de Roullet lors du recensement de cette année avec Esther, Lucienne, Rolande et Serge. Sa belle-mère Bourbon Marie est décédée le 8 mars 1924 et Clairemonde est partie avec Léon vivre leur vie.

AD16 recensement Roullet – St Estephe 1926 6 M 301 page 4/45


Il décède le 8 mai 1929 à Roullet-Saint-Estèphe, à l'âge de 52 ans, il est papetier.


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