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BOURBON Pierre 1837-1885

Petites histoires de la famille Certains de nos ancêtres nous tiennent plus à cœur, car ils nous ont laissé des traces. Grâce à des documents retrouvés au fond d'un tiroir, nous pouvons suivre leur vie et essayer d’en savoir plus afin de mieux comprendre leur existence.


Mon cousin, Martin Xavier ayant retrouvé son livret d’homme de troupe et son livret d’ouvrier, je me suis intéressé à la vie de mon arrière-arrière grand-père qui participa à « l’expédition de Chine » pour la conquête de l’Indochine.

Ses Origines

Pierre Bourbon est né le 14 mars 1837 à Voeuil, canton d’Angoulême, département de la Charente. Bien que de nombreux documents le disent né dans cette commune, à ce jour nous n'avons pas trouvé son acte de naissance. Il est le fils de Sicaire Bourbon (1792-1869), né à Charmant (Charente), cultivateur à Voeuil - au lieu de Giget - et de Guignier Marguerite (1811-) née à La Couronne (Charente).


Sa vie de soldat


Pierre Bourbon a 21 ans lorsqu’il quitte son emploi de cultivateur à Puymoyen (Charente). Ayant dû être tiré au sort, il est incorporé le 10 novembre 1858 comme appelé inscrit sous le numéro 253 de la liste du contingent du département de la Charente (classe 1857). A cette époque la durée de service est de 7 ans et il n'a surement pas les moyens de s'acheter une exonération. Voir l'Histoire de conscription.


Le 13 novembre 1858, il arrive dans son corps, le 3° régiment d’infanterie de marine (RIMA) à Rochefort en Charente-Inférieure (en 1941, la Charente-Inférieure deviendra le département de la Charente-Maritime), il a le matricule numéro 4945 - son livret d'homme de troupe.


Soldat de 2° Classe, il effectue sa première année dans la 3° compagnie et devient 1° classe le 25 juin 1859. Il reçoit son ordre d’embarquement et quitte Rochefort sur le vapeur «Le Laborieux» le 22 novembre. Il est transbordé le 24 décembre sur la frégate «L’Andromaque».

Le Laborieux est une corvette à roue mise en service en mai 1849. Elle est utilisée pour le remorquage d’autres navires ou pour le transport de troupe.

Source : La flotte de Napoléon III

L’Andromaque est une frégate à voiles de 1er rang de la classe Surveillante mise en service en avril 1854. Elle a appareillé de Lorient le 24-11-1859 pour la Chine et transporta 495 passagers.

Source : La flotte de Napoléon III

La mise sur pied du Corps expéditionnaire

" Napoléon III mit sur pied une équipe dont la tâche était de préparer un corps expéditionnaire dont la stratégie devait être parfaitement coordonnée avec la Royal Navy et dont l’équipement serait adapté au terrain. La marine commanda la construction de canonnières et 3 grands navires à vapeur furent achetés pour le transport des troupes. Le recrutement de volontaires de toutes les unités fut organisé de toute hâte et il ne resta plus qu’à nommer un commandant en chef. Ce fut le général Fleury, aide de camp de Napoléon III qui suggéra à l’empereur de nommer le général Cousin Montauban…/


\... Le Corps Expéditionnaire était créé, il comprenait 8000 hommes, répartis en 1 bataillon de chasseurs, 2 régiments de ligne, 1 régiment d’infanterie de marine, 2 compagnies du génie, 4 batteries d’artillerie, et des détachements de gendarmerie, de cavalerie, du train ainsi que des ouvriers et un service de santé. Le tout se trouvait embarqué sur 42 bâtiments à hélice, 6 bâtiments à roue, 13 bâtiments à voile, 20 navires pour la remontée du PeiHo ainsi que 83 navires de transport loués ou nolisés. A leur coté, les Anglais avaient mobilisé 12.000 hommes, répartis sur une flotte de 87 navires militaires flanqués de 135 navires de commerce nolisés.

L’armada était lancée et rien n’allait plus l’arrêter… "


La carte de son périple

1 - Tché-Fou

Arrivée le mardi 26 juin 1860

Départ le mardi 24 juillet 1860


2 - Peh-Tang

Débarquement le mercredi 1 août 1860


3 - Shanghaï

Embarquement le mercredi 28 mai 1862


4 - Saïgon

Débarquement le vendredi 20 juin 1862


5 - Retour vers la France le mardi 9 août 1864









Après six mois de voyage, il débarque le 26 juin 1860 à Tché-Fou (Chine) qu’il quittera un mois plus tard. Le 24 juillet il embarque sur la frégate «La Persévérante» pour Peh-Tang (Chine) où il arrive le 1 août. De là, il prend part à « l’expédition de Chine ». Il participe peut-être à l’une de ces batailles pour la conquête de l’Indochine.

La Persévérante est une frégate à voiles de 1er rang mise en service en juillet 1854. Elle arrive le 18-5-1860 à Hong-Kong, venant de France.

Source : La flotte de Napoléon III

" En juillet, le corps français est rassemblé en rade de Tché-Fou (aujourd’hui Yantai) à l’entrée sud du golfe de Pei-Tchi-Li. Le lieutenant de vaisseau Eugène Nielly, qui a quitté en mars de la même année la garnison de Canton pour prendre le commandement de l’aviso à vapeur Kien-Chan décrit dans une lettre le décor de l’escadre en rade de Tché-Fou :


C’est un spectacle curieux que notre réunion à Ché-Fou ; nous sommes plus de soixante bâtiments, la plupart de dimensions colossales. Les Chinois disent que nous sommes plus nombreux que les étoiles du ciel et plus gros que des soleils. Ils croient que toute la France a émigré pour venir ici. La population en elle-même n’est pas hostile, elle nous fournit en abondance et à bas prix toutes sortes de provisions. Nous avons des ouvriers et des manœuvres tant que nous voulons…. "


- le 5 septembre 1860 : « expédition de Chine, prise de la garnison de Yueng-Ming-Yuen » sur la route de Pékin.

- 25 février 1861 : Prise des lignes annamites de Chi Hoa par les forces franco-espagnoles.

- 13 avril 1861 : Prise de Mytho.

- 16 décembre 1861 : Prise de Bien Hoa.

- 7 janvier 1862 : Prise de l'île de Poulo Condor.

- 22 mars 1862 : Prise de la citadelle de Vinh Long et du poste fortifié de My Cui.



Nous le retrouvons après vingt et un mois, le 28 mai 1862 lorsqu’il embarque à Shanghaï (Chine) sur « Le Fribourg » pour Saïgon (Cochinchine) qu’il atteint après 23 jours de mer, le 20 juin.



Le Fribourg n’est pas navire de la flotte, sans doute un navire affrété.

Source : Alain COUET gestionnaire de La flotte de Napoléon III. Un grand merci à lui pour tous les renseignements.

Il restera 26 mois dans cette région pour assurer la présence française suite au traité signé avec Tu-Duc (empereur du Vietnam).


  • 5 Juin 1862 : Traité avec la cour d'Annam signé à Saïgon. La France annexe les trois provinces de Saïgon, Bien Hoa et Mytho, ainsi que l'île de Poulo Condor.


Ces sept années de service effectuées, il passera au 4° régiment d’infanterie de marine et sera soldat de 1° classe de la 23° compagnie lors de son embarquement le 9 août 1864 sur « Le Sarthe » pour son retour pour la France.


Le Sarthe est un vaisseau de Transports-écuries de la Classe Aveyron mise en service en juillet 1863. Il quitta Saïgon pour la France en 1864 et ramena BOURBON Pierre et de nombreux soldats ayant participé à cette campagne.

Source : La flotte de Napoléon III

Sa vie d'homme

De retour en Charente, il s’installe chez son père à Angoulême et va faire établir son livret d'ouvrier à la mairie le 29 novembre 1864. Il ne sait pas signer.


LE LIVRET OUVRIER 1er décembre 1803 : création du livret ouvrier. Un arrêté daté de ce jour complète la loi du 22 germinal An XI (12 avril 1803). Celui-ci détermine que tout ouvrier doit posséder un livret, qui lui sera délivré par la police ou par la municipalité du lieu où il réside. Ce livret sera à la disposition du patron chez lequel travaille l'ouvrier et aussi longtemps que celui-ci sera à son service. Tous les emplois successifs devront y être mentionnés. L'ouvrier qui change de résidence doit impérativement être muni de son passeport et de ce livret. Tout ouvrier dépourvu de ces documents sera considéré comme un vagabond et encourra une peine de six mois de prison. Ce livret ne sera aboli qu'en 1890.

A peine rentré, il est embauché en qualité de manœuvre le 4 novembre 1864 à la tréfilerie de Saint Martin à Angoulême, qu’il quitte pour commencer le 29 novembre 1864 dans l’atelier de « Mazeron et Cie » à Angoulême où il restera jusqu’au 23 mai 1877.


Fougerat Marie
FOUGERAT Marie

Le 23 février 1867 à Garat (Charente) il épouse Fougerat Marie née à Taponnat (Charente) le 18 août 1842.


acte mariage Bourbon et Fougerat
AD16 Garat 1863-1872 3E155/8 page 98/214 N°3

Le 29 novembre 1869, il va déclarer à la mairie d'Angoulême, le décès de son père BOURBON Sicaire avec son neveu Pierre Couprie. Il ne sait toujours pas signer.


Il décède le 26 juillet 1885 à quarante huit ans en son domicile à l’usine de Saint Michel (Charente), 3 jours avant la naissance de sa fille Esther Angèle, mon arrière grand-mère.

Décès de BOURBON Pierre le 26 juillet 1885 à Saint Michel (16)


L’an 1885, le 27 juillet 1885 à 10 heures du matin.


Acte de décès de Pierre BOURBON, âgé de 48 ans, manœuvre, né à Voeuil et Giget (Charente), décédé en son domicile à l’usine de saint Michel, commune de Saint Michel (Charente), hier à 8 heures du soir, fils de père et mère dont les noms ne nous sont pas connus, époux de Marie FOUGERAT, âgée de 43 ans, tréfileuse, demeurant au dit lieu de l’usine de St Michel, commune de St Michel.


Dressé par nous, Louis Pitaud, adjoint au maire remplissant par délégation les fonctions d’officier de l’état civil de la commune de st Michel, canton d’Angoulême, département de la Charente, sur la déclaration de Jean FOUGERAT, âgé de 33 ans, cultivateur, demeurant à Vignolles (Charente), Beau-Frère du défunt et Pierre Chauvaud, âgé de 49 ans, instituteur, demeurant aux Douhauds dite commune de St Michel, voisin du défunt, lequel décès a été constaté suivant la loi, témoins qui ont signés avec le déclarant et nous après lecture.


AD16 Saint-Michel 1883-1892 3E374/12 page 77/344 N°27

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