Petites histoires de la famille Certains de nos ancêtres nous tiennent plus à cœur, car ils nous ont laissé des traces. Grâce à des documents retrouvés au fond d'un tiroir, nous pouvons suivre leur vie et essayer d’en savoir plus afin de mieux comprendre leur existence.
Mon arrière grand-père, charpentier alsacien venu sur Paris pour travailler. Il s'y mariera et rentrera à la compagnie des chemins de fer du nord.
Il nait le 6 novembre 1879 à Ballersdorf (68-Haut-Rhin), commune du Sundgau. Il est le fils majeur de Blaise, cultivateur et de Barbara SOLDERMANN, demeurant à Ballersdorf.
L'origine du patronyme WALCH est identique à Walh, Welsch. Cela indique qu'il s'agit de "Français", descendants des expulsés de France ou l'Alsace en 1349. C’est un surnom donné à une personne étrangère à la région et venant d'une région où l'on parlait le français (ou l'italien). On retrouve souvent ce nom dans le Haut-Rhin ou Haute Alsace. Il peut aussi avoir simplement le sens d'étranger (germanique walah). Le nom Welch (variante : Welche) est également porté dans l'est de la France, avec le sens d'étranger. Il est donc tout naturel de trouver plusieurs souches WALCH, probablement sans rapport les unes avec les autres, si ce n'est la même construction de leur patronyme. On appelle encore aujourd'hui, "der walsche" la personne qui est de parler romand et, par extension, celle qui vient d'un pays de parler romand. |
Pour ne pas incorporer l'armée Allemande, il quitte Alsace avec ses frères Joseph et Charles. En effet Alphonse ne figure pas sur les listes de présentation au conseil de révision (Vorstellungslisten) des jeunes gens nés en 1879. Il a logiquement dû être considéré comme insoumis. Malheureusement, la Restantenliste (liste des insoumis) de la classe 1899 de l'arrondissement d'Altkirch n'existe plus.
Son frère Charles, né le 25 octobre 1878, était menuisier en France au moment ou il aurait dû passer devant le conseil de révision. Il a été condamné pour insoumission le 14 janvier 1899 par le tribunal de grande instance de Mulhouse à 600 Marks d'amende et 40 jours de prison.
Le 27 janvier 1902, il est naturalisé Français. Son père Blaise ayant perdu sa qualité de Français suite à l’annexion de l’Alsace
Le 14 novembre 1902, il incorpore au 128° régiment d’infanterie.
On le retrouve à 29 ans pour son mariage avec CREAUX Louise, le 17 avril 1909 à Paris 18°. Il est employé comme Charpentier avec son frère Joseph dans l’entreprise de son oncle, Gissinger Morand au 12 rue Lagache à Villemomble.
Il emménage avec son épouse au 88 rue du Mont Cenis Paris 18°.
Le 6 janvier 1911, il rentre à la compagnie des chemins de fer du nord en qualité d’ouvrier charpentier temporaire au service « travaux et surveillance » à La Chapelle.
Le 18 juillet 1912, naissance de son fils Robert, mon grand-père, à Paris 18°.
Du 2 août 1914 au 26 février 1919, il effectue la campagne contre l’Allemagne en restant maintenu dans son emploi à la compagnie des chemins de fer du Nord.
Source : A75 1899 1er bureau liste complémentaire D3R1 159 page 12/13 Volume 1901 Matricule 1402
La première guerre mondiale a mis le réseau à rude épreuve. Près de 400 bâtiments voyageurs et 2000 Km de voies sont endommagées. La Cie du Nord fortement éprouvée par ce conflit ne retrouvera pas sa prospérité d'avant le conflit. En 1937, son réseau devient région Nord SNCF.
Février - mars 1920 : Il participe aux grèves des chemins de fer. Elles seront rapidement brisées par le gouvernement Millerand, qui fait voter par le parlement une loi permettant la mobilisation de certains secteurs des réseaux de chemin de fer.
Cette situation tendue débouche sur les grèves de mai 1920, de violentes manifestations syndicales réprimées férocement échoueront à cause des syndicats "jaunes" et de la mobilisation de la bourgeoisie, les élèves des grandes écoles assurent le service des transports parisiens. L'issue de ces grèves, suivies pendant un mois sans aucun bénéfice, sera dramatique avec la révocation de 20 000 cheminots et a pour conséquence directe l'éclatement du mouvement ouvrier français.
En mai 1920, Alphonse écope d’un blâme et d’un retard d’avancement de 4 mois. Le 15 juin 1920 ses absences du 1 mai au 5 juin seront transformées en congé de disponibilité.
Juillet 1921, il subit l’essai de charpentier et est nommé ouvrier de 1° classe en mars 1922.
Source : Dossier de carrière obtenu auprès du Service Archives et Documentation de la SNCF
Il meurt le 24 avril 1931 à son domicile à l’âge de 51 ans.
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