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La pénétration Française en Indochine sous le Second Empire (1858-1870)




Ni la Restauration, ni la Monarchie de Juillet, ni la Seconde République n’avaient eu de politique coloniale active. Napoléon III, au contraire, par tempérament, par goût du prestige personnel, par souci d'avoir l'appui des catholiques en protégeant les missionnaires, se lança à partir de 1858 dans une politique d'expansion et d'intervention outre-mer.


Toutefois, cette politique restera jusqu'au bout désordonnée et incohérente. Ce furent surtout les initiatives individuelles de quelques militaires, notamment en Indochine, et les efforts du Ministre de la Marine CHASSELOUP-LAUBAT de 1860 a l867 qui marquèrent la pénétration de la France dans ce pays. Cette pénétration se réalisa en quatre étapes principales :

OCCUPATION DE SAIGON : à l'origine, l'intervention française en Extrême-Orient s’explique par le désir de protéger les missionnaires catholiques en proie depuis 1833 à la persécution. L'Empereur d'Annam Tu-Duc était particulièrement hostile aux chrétiens. Profitant d’une expédition franco-anglaise en Chine (1857-1858) Napoléon III prescrira à l’amiral Rigault de Genouilly, qui commandait l'escadre française d’intervenir en Indochine lorsque le conflit avec la Chine serait apaisé. Rigault de Genouilly bombarda TOURANE et décida de s'installer en Cochinchine. Grand fournisseur de riz pour l'Annam. En Février 1859, la citadelle de SAIGON fut occupée.


La guerre contre la Chine ayant repris, la garnison de SAIGON résista péniblement à un long siège. Mais le traité de PEKIN d'Octobre 1860 mit fin aux hostilités en Chine et SAIGON fut délivré en Février 1861. L'Amiral Charner, successeur de Rigault de Genouilly, fit alors occuper les trois provinces de l'Est de la Cochinchine jusqu’à MYTHO. Malgré la résistance de la population, l’Empereur d'Annam Tu-Duc ayant besoin du riz cochinchinois, se résigna à signer à HUE le 14 Avril 1863 un traite cédant a la France les provinces de SAIGON, MYTHO et BIEN-HOA. A Paris, on songea un moment à rétrocéder ce territoire dont on ne savait que faire. Mais le Ministre de la Marine. Chasseloup-Laubat et l'Amiral De La Grandiere nommé Gouverneur de la Cochinchine, firent décider le maintien de la présence française.


PROTECTORAT SUR LE CAMBODGE : l'Amiral De La Grandiere, Gouverneur de la Cochinchine de 1863 à 1870 réussit à établir le protectorat français sur le Cambodge, ancien empire KHMER, alors en proie à de nombreuses difficultés entre ses deux voisins le SIAM à l’Ouest et l’ANNAM à l'Est. Le roi Norodom accepta, non sans hésitation, de signer avec le représentant français, le Lieutenant de Vaisseau Doudart De Lagree, un traité le protégeant contre les agissements du SIAM (11 Août 1863). Le nouveau protecteur imposa au SIAM de restituer à NORODOM la couronne cambodgienne qu'il possédait. Le SIAM en 1867 renonça a tout droit sur le CAMBODGE, à l'exception des provinces cambodgiennes du MEKONG et notamment de celle d'ANGKOR, haut lieu de la civilisation KHMERE.


OCCUPATION DE LA COCHINCHINE OCCIDENTALE : les trois provinces occidentales, non cédées en 1863, étaient le centre de la résistance annamite contre la France. L'Amiral De La Grandiere les conquit en 1866-1867. L'Empereur Tu-Duc fut obligé de les céder. La France occupa ainsi toute la Cochinchine.


EXPLORATION DU LAOS : Le Ministre de la Marine Chasseloup-Laubat fit organiser une mission d exploration le long du MEKONG de façon à savoir si ce fleuve permettait de pénétrer en Chine du Sud. L'expédition fut confiée au Lieutenant de Vaisseau Doudart De Lagree (1866-1868). Ce dernier se rendit compte que le MEKONG n'était pas une voie d’accès praticable et ne permettait pas d'atteindre facilement la Chine du Sud. Il mourut au cours de cette mission. Son adjoint Francis Garnier ramena l'expédition par la Chine. Garnier avait acquis la conviction que la voie de pénétration en Chine n'était pas le MEKONG mais le SONG-KOI, ou Fleuve Rouge, qui aboutit au TONKIN.


Au total, en 1870 la France dominait la Cochinchine et le Cambodge. Le problème de savoir si elle étendrait : son influence au-delà de ces régions ne se posera que plus tard.


Annam : région centrale du Vietnam, entre le Tonkin et la Cochinchine

Cochinchine : région méridionale du Vietnam

Huê : ancienne capitale du Vietnam, située en centre Annam

Khmers : peuple et langue du Cambodge

Norodom : roi du Cambodge

Saïgon : ville de Cochinchine

Tu Duc : empereur du Vietnam

Mytho : ville de Cochinchine

Bien-Hoa : ville de Cochinchine

Angkor : ville du Cambodge

Mekong : Fleuve de 4 880 kilomètres de la province chinoise du Yun-nan, il serpente vers le sud en bordure de la Birmanie, du Laos, et de la Thaïlande puis s'écoule tranquillement à travers le Cambodge et le sud du Viêt-nam où il atteint le delta du Mékong, avant d'être avalé par la mer de Chine méridionale.

Song-Koi : Fleuve Rouge – fleuve du Tonkin

Tonkin : région septentrionale du Vietnam


Source : « La pénétration française en Indochine sous le second empire (1858-1870) » extrait de 3 siècles de présence française en Indochine.

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